"JE NE SUIS PAS SPORTIF(VE)": DÉCONSTRUIRE CETTE PHRASE

"Je ne suis pas sportif(ve)"

On l’a tous entendu. On l’a peut-être dite. Peut-être trop souvent. Parfois en riant, parfois en s’excusant. Comme si c’était écrit noir sur blanc dans notre bulletin de 5e année.

Mais si on prenait une petite pause pour questionner cette phrase-là? Pour voir d’où elle vient, et surtout… si elle nous sert encore.

C’est souvent à l’école qu’on a commencé à croire qu'on était "pas du type sportif"..

Pour plusieurs, le mot sportif (ou sportive), ça commence à l’école. Et soyons honnêtes: ce n’est pas toujours un bon départ.

Il y avait les rapides et les bons… puis il y avait les autres. Ceux qui se faisaient toujours choisir en dernier en éducation physique. Ceux qui avait le visage tout rouge après un tour de piste. Ceux pour qui le ballon arrivait trop vite.

Et souvent, cette gêne-là est restée.

On ne s’en rend pas compte, mais l’étiquette “pas sportif.ve” colle longtemps. Même une fois adulte. Même quand on commence à bouger… autrement.

Quand les réseaux redéfinissent (mal) ce que ça veut dire être "sportif"

Être sportif, aujourd’hui, ça semble vouloir dire courir un demi-marathon, avoir des leggings de marque et faire du yoga au lever du soleil. Mais en réalité… ça peut aussi vouloir dire :

• marcher vite pour se vider la tête,

• marcher/courir 3km

• s’essouffler dans une montée en randonnée

• bouger 20-30 min

  
  

Le problème, c’est qu’on compare souvent notre chapitre 1 au chapitre 20 de quelqu’un d’autre. On pense qu’il faut performer pour être légitime. Mais on n’a pas besoin d’être "bon" pour être sportif. On a juste besoin d’être en mouvement.

Et si on changeait de lunettes?

Être sportif.ve ce n’est pas un titre à mériter. C’est une relation qu’on bâtit avec son corps.

C’est dire à son système de croyances: "Je suis peut-être pas le.la plus rapide, mais je suis là. "Je ne cours pas 5km, mais je me présente. "Je suis capable de bouger, donc je bouge."

C’est aussi réaliser que le sport, ce n’est pas toujours une question de performance ou de compétition.

C’est parfois un moment juste pour soi, pour souffler, décrocher, se recentrer.

Et surtout, une façon de faire bouger son cœur. Parce que faire monter son rythme cardiaque, ce n'est pas un luxe : c’est une nécessité pour rester en santé.

Une foulée à la fois

À tout ceux et celles qui se disent encore "je ne suis pas sportif..ve", on a envie de dire :

Tu bouges? Tu essaies? Tu marches, tu cours, tu recommences après avoir arrêté? Alors oui, tu l’es. Peut-être pas comme dans les publicité de Nike. Mais à ta manière. Et c’est assez.

Chaque fois que tu chausses tes espadrilles, que tu sors même si t’as pas envie, que tu bouges même si personne ne regarde, tu reconstruis quelque chose.

Tu déconstruis cette phrase. Une foulée à la fois...